La vision de Paul Yves (Français)

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Feb 25, 2024By Annika

L'art, ce lien universel qui unit tous les êtres à travers le temps et l'espace. Homme, plante, grenouille, vent, nuage, terre, lumière, eau, feu... tout possède sa beauté, mais tout est aussi transitoire.

Bien que l'art trouve sa place dans nos musées, il s'épanouit également dans nos demeures, nos salons, nos jardins, nos campagnes, nos écoles, et plus largement, partout où la vie foisonne. L'art transcende le privilège humain pour devenir une expression universelle du vivant.

L'art ne se réduit pas à une valeur monétaire. Néanmoins, comme tout autre bien, il se retrouve au cœur de spéculations, révélant ainsi notre incapacité collective à apprécier la beauté sans ressentir le besoin de la quantifier ou de l'acquérir. Chercher à acheter la jeunesse éternelle est une métaphore de cette limite cognitive humaine.

Dans sa quête d'éternité, l'homme aspire à ancrer ses possessions éphémères dans une immortalité fantasmée.

L'art devrait élever l'esprit humain plutôt que de le réduire à un simple instrument financier.

Si l'art incarne la beauté, il est également un puissant moyen de critiquer les failles de nos sociétés.

Créer "l'œuvre d'art la plus chère du monde" reflète ma démarche artistique qui, par l'absurde, critique le système dominant dans nos sociétés occidentales et leur impact sur le reste du monde. Le bonheur illusoire issu d'une consommation débridée, inacceptable pour la majorité, devient insoutenable face à la misère qui fragilise nos sociétés, proches et lointaines.

Pour répondre à des désirs humains fugaces et permettre à une minorité de jouir d'un confort superficiel, nos systèmes acceptent la destruction de ressources précieuses et non renouvelables, l'extinction de certaines espèces et l'accumulation de déchets. Le plus choquant, pour quiconque possède un brin d'empathie et d'intelligence, est que la majorité doit vivre dans les rejets de nos sociétés dites avancées. Si l'ambition ultime est de généraliser ce modèle de "développement", comment gérerons-nous les ressources et les déchets quand il ne restera plus que ces derniers ? Notre civilisation, incapable d'imaginer un avenir viable, se dirige vers un monde sans lendemain. Aucune technologie ne pourra compenser les excès de notre surconsommation et de notre prédation. La société de consommation n'offre pas une solution viable pour une vie terrestre durable.

Ce modèle, notre modèle, est à la fois intellectuellement révoltant et non durable.

La sculpture de "Don Quichotte" est une œuvre d'art qui aspire à transformer la société. Imaginer une société à travers l'art, plutôt que par la finance, propose une perspective plus noble et moins dégradante pour la majorité des êtres vivants. L'art, en remplacement de la finance, soutient la vie, prolonge la nature et encourage une éducation collaborative et bienveillante.

Partager le projet Don Quichotte le plus largement possible et au prix le plus accessible représente un premier pas vers la lutte contre l'exploitation injuste des ressources et l'inégalité des conditions de vie.

Devenir copropriétaire de l'œuvre d'art la plus chère du monde est à la portée de tous, pour le prix d'un pain au chocolat à Paris. Ce projet expérimente l'idée de maximiser le bien-être pour le plus grand nombre, en opposition à la finance qui privilégie le bien-être d'une minorité.

Pour vaincre son plus grand ennemi et démontrer son inefficacité, l'idéal serait d'utiliser ses propres armes. Ainsi, la finance sera employée contre elle-même. Don Quichotte mobilisera des ressources pour révéler l'incapacité de la finance à préserver et enrichir notre humanité sur le long terme.

Pour garantir une transparence totale, au moins 70 % des revenus de Don Quichotte seront alloués à des fonds dédiés principalement à l'éducation et à la préservation de la nature. Que ce soit pour soutenir de petits projets locaux prometteurs ou des ONG et autres institutions, tout acteur positif pourra bénéficier d'un soutien au développement durable et éducatif.

Le monde devrait craindre la finance et l'exploitation des ressources autant, sinon plus, qu'il a craint la pandémie de COVID-19, en mettant un terme immédiat à toutes les activités nuisibles.

Une nouvelle organisation mondiale doit émerger pour éviter que seuls les proches de personnalités comme Bezos ou Musk ne puissent s'échapper vers des contrées extraterrestres, laissant derrière eux un monde dénué d'humanité, de nature, d'art, de liberté et de plaisir partagé.

L'art en général, et la sculpture de Don Quichotte en particulier, grâce à une technologie collaborative et bienveillante, offre une chance de préserver la beauté et la diversité de notre monde pour les générations futures